Fierté littéraire 2017 : le fier plaisir de lire !

Sous le thème, Y’a de la fierté dans l’air, le sixième opus de la Fierté littéraire qui coïncide avec Fierté Montréal en a été la plus importante édition et la plus réussie.

Au nombre des activités, sept étaient principalement en français, deux en anglais et une bilingue.

Au chapitre francophone, nous avons publié un recueil de contes, nouvelles et récit, intitulé La Fierté a une ville ! Financé entièrement par les organisateurs de la Fierté littéraire, ce livre contient 16 textes, dont 15 ont été retenus lors du concours littéraire de 2016 sur le même thème, le slogan si cher au défunt maire Jean Drapeau.

Ce livre a été lancé le mardi 15 août à 20 heures lors du Spectacle littéraire Y’a de la fierté dans l’air qui avait lieu au bar Le Cocktail au 1669 rue Sainte-Catherine Est. J’ai l’honneur d’animer cette soirée.

La fierté a une ville ! Couverture : Marc-André Sauvageau
Photo: Thomas Braconier

Des invités politiques ont pris la parole pendant l’événement, dont le conseiller de l’arrondissement Saint-Jacques et membre du comité exécutif de Montréal, Richard Bergeron. Celui-ci nous a livré un témoignage surprenant et touchant. En effet, il a confié aux gens présents qu’il s’est déjà interrogé sur sa sexualité à l’adolescence. En pratiquant la lutte, il a dit qu’il avait bien apprécié le contact physique d’autres garçons. Hétérosexuel, il voulait dire que ce questionnement que bien des jeunes vivent encore de nos jours lui a permis de comprendre mieux les communautés LGBTQ +. Bravo à cet homme qui a eu le courage de nous raconter ça ! La députée de Saint-Marie-Saint-Jacques, Manon Massée, a soulevé la foule avec sa verve habituelle.

Le livre se vend dans les librairies suivantes :

  • la librairie de Verdun, 4750 rue Wellington;
  • la librairie Zone libre, 262 rue Sainte-Catherine Est;
  • L’Euguélionne, 1426 rue Beaudry.

On peut aussi le commander en ligne :

Les comédiens Marie-Christine Pilotte et Alexandre L’heureux lisent les textes retenus.

La soirée s’est poursuivie avec le dévoilement des gagnants du concours littéraire 2017. Organisé conjointement par Fierté littéraire et Fierté Montréal ainsi que Fierté Canada Montréal, ce concours a débuté en avril. Les participants devaient écrire un texte long de 1000 à 1500 mots sur le thème Y’a de la fierté dans l’air. Ils avaient jusqu’au premier juillet pour le soumettre. Ils étaient ensuite remis au jury sans identification autre qu’un numéro connu par moi seulement. Ce jury composé de l’auteure Sylvie Payette, de l’animatrice Lili Boisvert et du libraire Billy Robinson de la librairie de Verdun s’est ensuite rencontré pour établir son choix lors d’un souper fort bruyant. Heureusement que nous étions installés sur la terrasse du 1000 grammes. Leurs décibels se sont perdus à ceux plus forts de la rue ! Ils se sont basés sur plusieurs critères, dont le respect du thème central, de la thématique de la diversité sexuelle, de l’originalité du texte et sa qualité littéraire, ils ont retenu cinq textes parmi les 26 proposés :

  • Diego Cantú Patiño, un jeune auteur (19 ans) remporte le premier prix (500 $) avec son texte Ma première fois
  • Miguel Doucet et son conte La légende du village obtient le deuxième prix (300 $).
  • Pascale Cormier gagne le troisième prix (200 $) avec Le long détour.
  • Deux mentions spéciales ont été remises : Guylaine Joly pour Mon p’tit loukoum et Geneviève Dufour pour Comme un conte de fées.
La présidente du jury, Sylvie Payette

« De nouveaux talents sortent du tiroir », dit la présidente du jury, Sylvie Payette, au terme de la remise des prix.

Parlant du spectacle littéraire, le bar le Cocktail était plein, au moins 150 personnes. La mezzanine était encore plus remplie que l’étage du bas.

Et quelle écoute ! Les textes retenus étaient lus par d’excellents comédiens, Alexandre L’Heureux et Marie-Christine Pilotte. La salle était émue. On pouvait entendre une mouche voler et quelques sanglots et quelques larmes. Oui, dans un bar de drag queens et de karaoké, on peut faire de la littérature ! Bravo !

Denis-Martin Chabot en chanteur disco

D’abord un début avec une clownerie de ma part. J’ai interprété la chanson Y’a de la fierté dans l’air sur l’air de Love is in the air de John Paul Young. J’en ai composé les paroles pour en faire une farce. J’en ai surpris plusieurs ne me connaissant que comme journaliste à la télévision. Ceux-ci croyaient que je ne pouvais ni chanter ni danser. J’ai pris des cours de chant avec Richard Abel pour m’assurer que ma voix était placée pour interpréter la chanson. pour faire rire un peu parce que la suite a été intense. Voici les paroles que j’ai composées :

Y’a d’la fierté dans l’air

Pis pas rien que dans les nuages

Y’a d’la fierté dans l’air

Et pas juste dans le village.

Et j’sais pas si je deviens fou

Mais je suis entouré de coucous

Surtout quand j’lis le livre à Duhaime

Ou que j’vois c’que font les Chéchènes.

Y’a d’la fierté dans l’air

Donald Trump s’grabbe le minou

Y’a d’la fierté dans l’air

Et Poutine, lui c’est le pitou.

À la parade, Trudeau en bobettes…

Ben, quoi, ça pourrait être chouette

Pis on l’a déjà vu en chest

C’est mieux que s’pogner une ITS

Y’a d’la fierté dans l’air

Pis pas rien que dans les parages

Y’a d’la fierté dans l’air

Pour un monde à notre image.

Un avis aux esprits dérangés :

Y’a rien d’mal dans ’es toilettes non-genrées

Pis pas plus dans nos chambres à coucher

Faqu’arrête de te faire des idées.

Y’a d’la fierté dans l’air

Bock-Côté tombe sur le cul

Y’a d’la fierté dans l’air

Martineau, lui, s’en peut p’us

À ’a parade, tous, main dans la main

On va s’faire un meilleur lendemain

On s’aime et parce qu’on aime

Plein d’fierté, on est de même.

Pascale Cormier au 6 @ 8 des auteurs avec Simon Boulerice

Un peu plus tôt le même jour, le 6 @ 8 des auteurs avec Simon Boulerice : un beau rendez-vous. Merci à Simon Boulerice pour sa générosité et son enthousiasme. Entre 60 et 75 personnes étaient présentes. Les auteurs sélectionnés pour l’occasion ont lu des passages de leurs livres. Pascale Cormier a décroché quelques larmes avec sa poésie. Karyne L’Oiseau, elle, des rires. Joce-Lynne Proulx a impressionné avec son tout premier roman Zone de turbulence. Marc Maillé a donné une performance sérieuse, grâce à un extrait de son dernier polar. Daniel French, lui, a demandé au très talentueux Miguel Doucet de lire un extrait de son livre, Que Dieu te protège ! Un moment fort, du bonbon ! Et Karol-Ann Ladouceur a été très solide dans sa présentation d’un extrait d’un de ses livres. Une seule ombre au tableau lors de cette soirée : très peu de ventes de livres pour nos auteurs. Il faut vraiment encourager ces travailleurs de l’ombre. Leurs livres sont en vente à l’Euguélionne et Zone libre ! Allez ! Il faut les aider.

Le combat aux mots
C’est le roman L’Enfant mascara de Simon Boulerice qui a remporté la deuxième édition du Combat aux Mots qui avait lieu le lendemain, le 16 août, à 20 h toujours au bar le Cocktail. J’ai eu l’honneur d’animer cette deuxième édition de ce match littéraire devant 75 personnes. J’aurais aimé plus de spectateurs pour cette rencontre qui demande beaucoup de travail de préparation de la part des panélistes et de l’animateur. Les cinq doivent lire les quatre livres en compétition. Ces livres sont proposés par les panélistes en tenant compte de la parité d’identité de genre des auteurs et la présente d’une thématique LGBTQ +.

Basé sur le meurtre en 2008 de l’adolescent Lawrence Fobes King, aussi connu comme Larry King et éventuellement Leticia Queen, ce roman est une incursion dans les États-Unis profonds, plutôt pauvres et intolérants. Larry qui s’identifie comme une fille et se donne le nomme de Leticia, tombe amoureux de Brandon McInerney. Ce dernier le tuera, un crime que Newsweek qualifiera du pire crime homophobe des États-Unis depuis le meurtre crapuleux de Matthew Shepard en 1998.

Ce livre était brillamment défendu par la journaliste et blogueuse Judith Lussier. Il faisait face à La nuit des princes charmants de Michel Tremblay, défendu par le comédien Jocelyn Lebeau ; Jeanne de Sophie Bouchard, avancé par l’animatrice de l’émission radiophonique Samedi de lire, Amélie Boivin-Handfield ; et Et si j’en étais d’Ann Robinson, proposé par l’auteur et relationniste Alain Labonté.

Jocelyn Lebeau était arrivé armé de notes. Alain n’était pas impressionné et lui a dit qu’il aura beau avoir toutes les notes du monde, que la lutte littéraire allait être sans merci. Judith avait ses arguments tout prêts. Et Amélie qui a remplacé une panéliste à la dernière minute est une dure à cuire. Elle s’est battue jusqu’au bout. Les échanges ont permis de découvrir quatre œuvres magistrales de notre littérature, car au Combat aux mots, les livres choisis sont gagnants dès le départ. Malgré les efforts d’Alain, le livre Et si j’en étais a été éliminé en premier. Il fallait retirer un livre du combat après 20 minutes de débat. C’était un choix difficile. Mais l’auteure était émue d’avoir entendu Alain défendre son livre avec amour. Alain s’est joint à Judith pour défendre L’enfant mascara. Et là, on a vu Jocelyn Lebeau à son meilleur pour garder son livre La nuit des princes charmants dans le combat. Et il a presque convaincu Judith. Faut le faire, parce que Judith est une combattante forte. Amélie, de son côté, était déterminée à conserver Jeanne dans la course. Jocelyn a dû s’incliner. Le livre La nuit des princes charmants a été retiré au deuxième round. Il a joint l’équipe de Judith. C’était trois contre un. On a permis à l’éditeur du livre Jeanne, Sébastien Dulude, de venir aider Amélie sur scène. À la fin, c’est L’Enfant mascara qui a gagné, mais le vote de la salle, car c’est la salle qui a tranché, était serré. Des discussions animées et divertissantes. Parler de littérature dans un bar, c’est ça faire sortir les livres de leurs… bibliothèques.

Le 17 août, c’était Tête à têtes avec Simon Boulerice. Comme à chaque année, Fierté littéraire reçoit une tête d’affiche. Cette année, c’est le prolifique et très aimable Simon Boulerice qui était notre invité d’honneur. Dans le cadre de cette rencontre intime avec lui, nous avons parlé de son enfance. Il nous a raconté l’intimidation dont il a été l’objet à l’école.

Nous avons appris qu’il s’inspire de son quotidien, en fait on le sait tous déjà, mais aussi de la culture populaire. Il écrit surtout en après-midi, le matin étant consacré au gym et à la lecture. Il s’entraîne beaucoup, car il a déjà été en surpoids. Il lit beaucoup s’informe beaucoup. Simon choisit un titre de livre avant de l’écrire. « Et ça ne change pas », dit-il. « Ça guide mon écriture ». Il peaufine son manuscrit. Il travaille beaucoup. C’est ce qui explique qu’à 35 ans, il a écrit 40 livres. Simon est un être charmant et généreux, et les gens présents l’ont adoré.

L’animateur de Auteurs à découvert/Authors in undies, VassyLyne Towers.

Le vendredi 18 août à 18 h, une centaine de personnes sont venues entendre Jeffrey Luscombe, Brian Peters, Frédéric Tremblay, Thomas Waugh et moi-même lire des extraits de leurs œuvres. Cet événement bilingue a été un franc succès sous l’animation très habile de VassyLyne Towers, vêtue très élégamment d’un sous-vêtement aguichant. Elle se dit le produit d’une orgie à quatre qui a mal tourné à la très notoire tour Vaseline Towers de Toronto. Elle vit désormais à Montréal.

« Sans cravate, ni bijou, ni perle, des auteurs font un pied de nez aux différences et se rassemblent en sous-vêtement pour présenter le fruit de leur travail; démontrant que sous le vent, nous sommes tous pareils et tous égaux, » dit Chris DiRaddo, organisateur de cet événement et des deux autres en langue anglaise lors de la Fierté littéraire. Chris est également un auteur publié.

Jeffrey Luscombe de Hamilton en Ontario est l’auteur du roman Shirts and Skins. Il habite Toronto et a lu un extrait de son prochain roman To Refrain From Embracing.

Brian M. Peters de Montréal, doctorat en littérature, a publié de nombreuses œuvres académiques sur la littérature américaine des années 50, sur la bande dessinée et la télévision. Brian travaille sur un projet de roman sur l’histoire du passage à l’âge adulte d’un jeune homme à la fin des années 80, début des années 90, et qui se déroule à Montréal et à New York.

Ce que j’ai porté pour ma lecteur aux Auteurs à découvert…

L’auteur Frédéric Tremblay est assistant-éditeur chez Joey Cornu et tient la chronique Les mignons : l’amour, c’est la guerre ! dans la revue Fugues. Il étudie également en médecine. Il a composé un texte très touchant pour l’occasion.

Thomas Waugh est un professeur émérite en cinéma et sexualité à l’université Concordia où il enseigne depuis 1976. Il a publié plusieurs œuvres académiques et essais dont il a lu des extraits.

Pour ma part, j’ai lu un extrait de mon prochain roman Escales parisiennes, dans une mise-en-scène humoristique et osée.

Fierté littéraire à la journée communautaire

Et comme chaque année, nous étions présents rue Sainte-Catherine Est dans le cadre de la journée communautaire avec une intéressante brochette d’auteurs dont on en voit quelques-uns sur cette photo prise au début de la journée. Douze auteurs ont rencontré les lecteurs et dédicacé leurs livres. Des échanges intéressants et des ventes aussi impressionnantes : 2300 $ dont une grande partie retournera aux auteurs. Nous sommes fiers de faire découvrir nos talents !

À l’an prochain !

Un avis sur « Fierté littéraire 2017 : le fier plaisir de lire ! »

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