Une autre année marquée par la pandémie de la COVID-19. Après des fêtes de fin d’année annulées en raison d’une deuxième vague de contagion, nous avons vécu un début d’année difficile. Elle a commencé par un nouveau confinement et un couvre-feu qui ont duré 5 mois, le temps de laisser passer une troisième vague. Avec la vaccination, nous avons pu retrouver un semblant de vie normale.
Sur la photo mise de l’avant dans cet article de mon blogue, une photo de Serge Blais, je porte un masque comme c’est devenu la norme en raison de la pandémie. Cette photo a été prise le premier décembre, lors de la vigile de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA. J’ai accordé une entrevue à la télévision, puis j’ai livré un message aux personnes qui ont participé à la vigile. Voici mon texte :
Quand j’ai su, j’ai eu peur. C’est clair qu’on avait peur d’apprendre ça. On en a encore peur d’ailleurs. De ça. Ça. Je n’osais même pas prononcer son nom. On ne meurt peut-être plus autant de ça. Mais, on souffre encore de ça. Physiquement. Les médicaments ne sont pas tout contre ça. Sans oublier les effets secondaires indésirables. Mentalement. Les médicaments le sont encore moins contre ça. Ça emmène la honte. Ça faisait partie de ce qu’on appelait dans le temps les maladies honteuses. Le jugement prolifère allègrement dans notre inconscient collectif. On peut en remercier notre culture judéo-chrétienne qui nous a inculqué la culpabilité jusqu’au plus profond de nos âmes. Ça, ça se mérite. Point. Ok, il y a certes quelques victimes innocentes. Des exceptions. Une personne sans reproche ne pogne pas ça. Quand mon amoureux a su que j’avais ça, il ne m’a pas réconforté, moi qui en aurait eu tellement besoin à ce moment. Il m’a accusé. Il m’a blâmé. — Tu m’as donc trompé ! Il avait lui-même été ailleurs, je ne le savais pas. Je l’ai su bien plus tard. C’est une autre histoire. Quand j’ai su ça, je n’en ai pas parlé. À qui en parler ? — Ça, c’est une maladie de gais. C’est clair que tu étais à risque. — Tu ne te protégeais pas contre ça ? — Tu trompais ton chum ? Il te trompais ? Il l’a tu, ça ? Je n’avais pas envie d’entendre ça. Je n’avais pas besoin d’entendre ça. Je le savais déjà. Ça se répétait constamment dans ma tête. Je me sentais sale et coupable. J’avais tellement honte. Honte de ça. D’avoir ça. Comment en parler quand je n’arrivais même pas à m’en parler moi-même ? Comment aller chercher de l’aide alors que j’avais peur d’être jugé, d’être ostracisé et d’être rejeté ? À cause de ça. J’ai tenu ma famille à l’écart. Mes amis encore plus loin. Mon réseau, mon milieu de travail dans le noir le plus complet. Mais, une force en moi — je suis reconnaissant d’avoir été doté de résilience, qu’elle soit innée ou acquise grâce à mon environnement — m’a fait décider de persévérer et de survivre à ça. De vivre à ça. Avec. J’y ai fait face. J’ai subi. Regards remplis d’incompréhension. Paroles pleines de jugement. Rejets. À cause de ça, des amitiés se sont étiolées. Des amoureux ont pris fuite. Des opportunités se sont dissipées. Mais aussi. D’autres amis ont pris la place laissée vacante. D’autres amours ont saisi mon coeur. D’autres occasions se sont présentées. Ça ne me définit plus. Ça n’est plus le même drame. Ça n’est plus ça. Je ne le subit plus. Je ne l’endure plus. Je ne suis plus ça. Je suis plus que ça Ça se nomme le VIH. Je vie avec. Je suis une personne. Je suis une personne vivant avec le VIH.
Si, à cause de la pandémie, on en peut pas voyager physiquement, on le fait par les livres : Escales parisiennes

Donc, un début d’année consacré à faire avancer mes projets, dont la révision finale de la ré-édition de mon roman Escales parisiennes qui a été lancé à nouveau en avril par Rita Baga. Pandémie oblige, c’était un événement virtuel. Merci à mon ami Jean-François Guèvremont pour sa gentillesse et sa disponibilité malgré son emploi du temps super chargé.
La ré-édition de roman est une bonne nouvelle, car la première version avait été négligée par son éditeur : révision bâclée (deux chapitres 17, par exemple); absence dans les Salons du livre; envois des services de presse non effectués; etc. La nouvelle mouture de ce livre par les Éditions Crescendo ! a été augmentée et améliorée. J’ai ajouté 50 pages qui permettent de mieux saisir les nuances de violence dans cette relation intime entre deux hommes, le thème central de ce roman autofictif, et de mettre en relief l’interchangeabilité des rôles d’agresseur et d’agressé dans cette relation. La violence physique est souvent la phase finale d’un long processus qui commence très subtilement. Ça commence souvent par des comportements passifs-agressifs, puisse elle augmente tranquillement : les agressions verbales, la violence financière, morale et sexuelle. Ce n’est pas si différent que pour les autres couples, mais c’est plus caché et moins compris. C’est un tabou. Après tout, deux hommes sont de force égale et devraient pouvoir se défendre. « Fais un homme de toi. » On a du chemin à faire.
De plus, je dois dire que les Éditions Crescendo ! me traitent super bien et font un travail des plus professionnels. J’adore le produit final.
Nouveau roman dans un genre différent pour moi en 2021 : Métro Berri-UQÀM.
En 2021, j’ai essayé de vous surprendre avec un nouveau roman et un style que vous ne connaissiez pas de moi. Je me suis lancé dans un suspense, dans mon approche habituelle du développement des personnages.
Voici ce qu’en dit l’éditeur :
Un après-midi gluant, typique d’un été torride montréalais, la station de métro Berri-Uqam écrase d’humidité. Centre nerveux du réseau de métro de la Société de transport de Montréal, c’est ici que tout commence. Et que tout se termine. Une explosion. Qui et pourquoi ? Des personnages qui auraient tous les motifs du monde de perpétrer cet attentat se dévoilent dans les pages. Le dénouement surprend. Avec ce suspense, Denis-Martin Chabot nous propose un style bien différent auquel il nous a habitués.
Le lancement a eu lieu lors du Salon du livre 2LGBTQIA+ de Fierté littéraire, le 4 décembre en compagnie de mon amie, la poétesse et autrice Pascale Cormier.

Salon du livre 2LGBTQIA+ de Fierté littéraire
Parlant du Salon du livre, quel succès. Je suis ébloui que nous ayons pu monter ça en cinq semaines. Merci aux partenaires. Voir le compte-rendu ici (cliquez sur le lien) : https://denismartinchabot.wordpress.com/2021/12/17/le-premier-salon-du-livre-de-fierte-litteraire-un-enorme-succes/
Fierté littéraire d’août 2021 : Les mots qui démasquent
On peut en dire autant du festival Fierté littéraire d’août 2021. C’était la 10e édition. J’ai créé Fierté littéraire en 2012. Je voulais voir des activités qui m’intéressaient pendant le festival Fierté Montréal. Je voulais montrer que les personnes des diversités des orientations sexuelles et des affirmations de genre ont des intérêts divers et peuvent écrire et lire. Cette plus récente édition a été remplie de succès. Lire l’article ci-joint (cliquez sur le lien) : https://denismartinchabot.wordpress.com/2021/10/27/fierte-litteraire-2021-un-dixieme-anniversaire-qui-demasque-et-qui-se-demarque/

J’ai aussi assuré la direction littéraire du deuxième collectif de Fierté littéraire, Y’a d’la fierté dans l’air.
Il regroupe 22 textes soumis lors des concours de Fierté littéraire de 2017 à 2020. Il s’agit des textes gagnants et finalistes et certains autres qui ont retenu l’attention des différents jurys. Fierté littéraire a conclu un partenariat avec les Éditions TNT, une entreprise d’économie sociale qui soutient les jeunes auteurs et autrices. Un merci particulier à Raymond Viger son président. Les Éditions TNT sont associées au magazine Reflet de société et au Bistro Le Ste-Cath avec lesquels Fierté littéraire est également partenaire. Les textes de ce livre abordent des questions variées et parfois delicates de la vie des personnes 2LGBQTIA+.
En plus de m’occuper de Maison Plein Coeur en tant que gestionnaire du développement, j’ai animé sur une base mensuelle l’émission de radio Fraichement jeudi sur les ondes de Radio-Centre-Ville à Montréal, en plus de contribuer à l’émission Les Faramineux sur Canal M et à Homomicro à Fréquence Paris Pluriel.
Et comme modèle vivant, j’ai posé à quelques reprises. Voici quelques photos (décentes!):




